vipérin

vipérin, ine [ viperɛ̃, in ] n. f. et adj.

• XV^e; lat. viperinus

I ♦ N. f. VIPÉRINE : plante rudérale (borraginacées) à fleurs bleues, villeuse, dont la tige présente des taches rappelant la peau de la vipère. « Des vipérines hérissées de cils blancs » (Huysmans). II ♦ Adj. (1611) Zool. Relatif à la vipère. Couleuvre vipérine : couleuvre aquatique ressemblant à la vipère, mais non venimeuse.

● vipérin, vipérine adjectif (latin viperinus) Relatif à la vipère ou qui lui ressemble. ● vipérin, vipérine (expressions) adjectif (latin viperinus) Couleuvre vipérine, couleuvre de mœurs aquatiques dont l'écaillure rappelle celle de la vipère. Littéraire. Langue vipérine, personne méchante et médisante.

vipérin, ine

adj. et n. f.

d1./d adj. De la vipère, qui a rapport à la vipère.

— Couleuvre vipérine: couleuvre du sud de l'Europe et du nord de l'Afrique qui ressemble à une vipère.

d2./d n. f. Plante (Fam. borraginacées) des lieux incultes et des sables, d'aspect velu, à fleurs bleues ou roses.

⇒VIPÉRIN, -INE, adj.

A. — [Corresp. à vipère A]

1. HERPÉTOL. Couleuvre vipérine, ou p. ell., vipérine, subst. fém. Couleuvre aquatique qui présente une grande ressemblance avec la vipère. Le régisseur mit en joue une vipérine à trente pas de lui et la coupa net (BALZAC, Tén. affaire, 1841, p. 51).

2. Littéraire

a) Rare. Composé de vipères. Sa rousse chevelure (...) lui pendait, inerte, par mèches molles, sur la nuque, au lieu de rouler mille anneaux et de se dresser telle que la crinière vipérine des Gorgones (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 190).

b) Qui évoque la vipère par sa forme ou son comportement. Je regardais tourner le mannequin (...) Lorsque j'ai vu palpiter sa narine Et son cou mince à forme vipérine (ROLLINAT, Névroses, 1883, p. 328). La lanière de cuir, vipérine et fulgurante venant se nouer autour de son cou en risquant de lui arracher ses longues moustaches gauloises (CENDRARS, Homme foudr., 1945, p. 199).

c) Qui évoque le sifflement de la vipère. Il y avait cette sacrée radio qui gueulait en langue étrangère, c'était le poste des Heinemann, les Allemands réfugiés du premier, une voix rauque et vipérine qui vous râpait les nerfs (SARTRE, Sursis, 1945, p. 257).

B. — [Corresp. à vipère B]

1. Qui est méchant, haineux, médisant; hypocrite, sournois. J'ai dû regarder enfin comme incurable ce naturel vipérin, pétri de fiel, de poison et de bile, et qui a besoin de mordre pour sa propre santé (AMIEL, Journal, 1866, p. 239).

2. Qui traduit la méchanceté, la haine, l'hypocrisie. Regard vipérin. Il semblait cruel et fourbe et vipérin, ce visage imberbe d'adolescent (MONTHERL., Songe, 1922, p. 138). [En parlant d'un inanimé abstr.] Quelle sale petite bête que ce Vignier, cet homme qui (...) passe sa vie à remuer de la calomnie, à éditer de la perfidie, à faire œuvre vipérine! C'est, en littérature, l'insecte venimeux (GONCOURT, Journal, 1887, p. 719).

Prononc. et Orth.:[], fém. [-in]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1553 fig. « de la nature de la vipère; malfaisant » (Lett. au card. de Lorr., ap. VARIN, Arch. législ. de Reims, t. 1, p. 650 ds GDF. Compl.); 1596 langue viperine (HULSIUS); 2. 1584 « relatif à la vipère » (L. DE LA PORTE, trad. HORACE, Odes, I, 8 ds HUG.); 3. 1817 la viperine (s.-ent. couleuvre) (CUVIER Règne animal, p. 70). Empr. au lat. viperinus « de vipère; de serpent », dér. de vipera « vipère ». Fréq. abs. littér.:18.

vipérin, ine [vipeʀɛ̃, in] adj. et n. f.

ÉTYM. 1553, « venimeux »; lat. viperinus, de vipera. → Vipère.

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1 (1563). Vieilli ou littér. De vipère (fig.). || Langue vipérine : langue venimeuse, médisante (→ Sibilant, cit. 2).

1 (…) un tournoi franc et libre, où, le front haut, on lutte, glaive au poing, sans fureur vipérine.

Hugo, les Quatre Vents de l'esprit, III, VIII.

2 (…) ces aliénations tumultueuses et passagères, dans le serpentement des serpents qu'il faisait siffler au-dessus de sa tête, quand sa beauté pâle devenait soudain vipérine, et l'envol de ses mots venimeux pareil à la fourche dardée par un très beau reptile.

Claude Roy, Nous, p. 452.

♦ (Personnes) :

2.1 Qu'on se représente une noiraude bilieuse, desséchée et vipérine, ayant mauvais teint, mauvais œil, mauvaise langue, mauvais circuit intestinal, et tout cela recouvert d'agressive piété et de douceur suffisante.

G. Chevallier, Clochemerle, p. 122.

♦ Par ext. Hypocrite et méchant.

2.2 À cette naïve confidence, je l'enveloppai, naturellement, d'un regard oblique et presque vipérin (…)

Villiers de L'Isle-Adam, Tribulat Bonhomet, p. 79 (1887).

2 (1611). Zool. Relatif à la vipère. || Couleuvre vipérine : couleuvre aquatique qui présente une grande ressemblance avec la vipère et qui mord (sans être venimeuse). — N. f. (1841). || Une vipérine : une couleuvre vipérine.

3 Le régisseur mit en joue une vipérine à trente pas de lui et la coupa net.

Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 464.

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HOM. (Du fém.) Vipérine.

Encyclopédie Universelle. 2012.